« Benvengut ! » L’accueil est chaleureux dans la salle Gouberne, où l’association Au Village propose désormais des cours d’occitan tous les vendredis de 17 h 30 à 19 h. Ils sont animés par Domenge Caucat de l’Institut d’études occitanes de l’Hérault et professeur vacataire en occitan.

Et il est intarissable dès qu’il s’agit de la langue des troubadours. « C’est une langue écrite et aboutie qui va s’imposer dans tout le Moyen Âge comme une langue d’échanges. C’est celle qui a civilisé l’Europe. »

S’approprier la langue à l’écrit et à l’oral

Aujourd’hui encore, c’est une langue étudiée dans le monde entier : en Allemagne, aux États-Unis, en Italie et même au Japon. Si elle séduit, c’est peut-être par sa richesse : « On a trois fois plus de mots qu’en français ! Par contre, les textes sont plus courts, parce qu’on a des mots précis qui évitent les paraphrases. »

Pour les membres présents au cours, c’est l’occasion de s’approprier une culture traditionnelle. « C’est une langue familière pour moi, mais je ne parle pas couramment », explique Jean-Marie. « Je sais le parler, je le comprends, mais je ne sais pas l’écrire », précise Monique. Odile « adore le prof, il est plein d’anecdotes », et Alain est venu « pour essayer de comprendre ».

À l’instar du breton ou d’autres langues régionales, la langue d’oc a été décrédibilisée. Et pour Domenge Caucat, pas question d’utiliser le mot « patois » : « Je sais, nos ancêtres aimaient dire qu’ils le parlaient, mais c’est péjoratif. Ça veut dire « ceux qui sont sous la boue », c’est un terme humiliant. »

Mais aujourd’hui, c’est la bonne humeur qui domine autour de la table, et on vient de Montarnaud, Saint-Jean-de-Fos, Puéchabon, Aniane ou Saint-André-de-Sangonis. « On est ici par plaisir, pour apprendre et par amour de cette langue », conclut la présidente d’Au Village, Marie-Line Jaudon.

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